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Les glandes surrénales : force et combativité

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Les glandes surrénales sont constituées de deux petites capsules situées au-dessus de chaque rein. Leur remarquable fixité est assurée par de très denses filets nerveux qui amarrent la face postérieure qui est en rapport étroit avec le plexus so­laire. Chaque glande est faite de deux portions, une corticale et une médullaire, différentes à la fois par leur origine embryologique, par la forme même de leurs tissus et leur fonction sécrétoire.


Tout d'abord, la médullosurrénale. Elle sécrète la noradrénaline et l'adrénaline. Ces hormo­nes ont une action sur le système circulatoire en procurant un fort ef­fet vasoconstricteur, c'est-à-dire de resserrement des vaisseaux. Elles agissent donc dans la tension artérielle. Elles ont aussi une action sur l'appareil respiratoire en provoquant une dilatation des bronchioles et une diminution de la fréquence respira­toire. Elles ont enfin une action dans les combustions cellulaires et sur le métabolisme basal.


Ensuite, la cortico-surrénale. Elle sécrète l'aldostérone. Cette hormone est sous la dépendance du volume liquidien circulant dans l'or­ganisme : toute augmentation du volume sanguin freine la sécrétion d'aldostérone alors que toute diminution l'augmente. Elle sécrète aussi la cortisone dont l'action se manifeste sur la dégradation des protéines ; elle augmente les réser­ves lipidiques. Cette hormone pos­sède surtout une action anti­-inflammatoire. La cortico-surrénale sécrète aussi des corticoïdes sexuels qui représentent les deux-tiers des androgènes de l'homme et la totalité des androgènes chez la femme. Ils agissent sur la pilosité.

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Où mènent les dogmes en médecine ?

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Prenons quelques exemples mon­trant combien la bonne méthode est nécessaire pour aboutir à une vérité physiologique. On s'est aperçu depuis un certain nombre d'années que les glandes surrénales exercent une action importante sur la tension artérielle ; essentiellement par l'im­portant effet de rétrécissement des vaisseaux qu'apporte l'adrénaline (vasoconstriction). On a voulu un jour démontrer que la tension était sous la dominance du système nerveux sympathique qui agissait lui-même sur la surrénale. On sectionna à un chat les nerfs sympathiques se rendant à la médullo-surrénale. Aussitôt la tension artérielle se mit à baisser. Il était net que le système nerveux semblait réguler le système glandulaire.


Mais au bout de quelque temps, les chercheurs s'aperçurent que, peu à peu, l'homéostasie (régulations internes) reprenait ses droits et la tension artérielle redevenait nor­male. La surrénale, une fois passé le choc de la section nerveuse, re­prenait sa fonction hormonale nor­male.

Prenons quelques exemples mon­trant combien la bonne méthode est nécessaire pour aboutir à une vérité physiologique. On s'est aperçu depuis un certain nombre d'années que les glandes surrénales exercent une action importante sur la tension artérielle ; essentiellement par l'im­portant effet de rétrécissement des vaisseaux qu'apporte l'adrénaline (vasoconstriction). On a voulu un jour démontrer que la tension était sous la dominance du système nerveux sympathique qui agissait lui-même sur la surrénale. On sectionna à un chat les nerfs sympathiques se rendant à la médullo-surrénale. Aussitôt la tension artérielle se mit à baisser. Il était net que le système nerveux semblait réguler le système glandulaire.


Mais au bout de quelque temps, les chercheurs s'aperçurent que, peu à peu, l'homéostasie (régulations internes) reprenait ses droits et la tension artérielle redevenait nor­male. La surrénale, une fois passé le choc de la section nerveuse, re­prenait sa fonction hormonale nor­male.

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Un problème de méthode

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Mais la description, aussi savante soit-elle, des mécanismes hormo­naux ou l'énumération monotone des différentes hormones avec leur action physiologique plus ou moins spécifique n'ont jamais fait vrai­ment avancer la Connaissance de l'Homme. A quoi nous sert de connaître de fins mécanismes si l'on ne parvient pas à savoir à quoi ils servent dans la connaissance géné­rale de notre nature ? Car c'est ce qui se passe pour l'essentiel avec les glandes. Cela est une question de méthode. La méthode analytique ne peut être que parcellaire. L'analyse ne fait que découper, morceler, ato­miser, décomposer. C'est de l'arti­fice, certes parfois et même toujours nécessaire ; mais l'équilibre qui rè­gne dans le vivant n'est pas directe­ment saisissable par l'analyse sinon de façon rigoureusement tronquée. Or la recherche en biologie ou en physiologie où règne le principe d'équilibre réclame une autre forme de fonctionnement intellec­tuel : l'esprit de synthèse, seul fé­cond car seul apte à saisir des en­sembles, des réalités complètes, des vérités entières. La physiologie est une science qui se défie du principe de causalité propre aux sciences physiques où la même cause produit toujours le même effet. Or en phy­siologie, et cela déroute les savants, la même cause ne produit pas tou­jours le même effet d'une part et d'autre part les causes réelles des phénomènes de régulations vitales sont si complexes qu'elles semblent se défier narquoisement des moyens d'investigation technologiques les plus perfectionnés. Ce n'est pas le tomodensitomètre (scanner) avec sa puissance incroyable de visionnement des différentes parties cérébra­les qui va nous indiquer pourquoi il y a une maladie mentale ! Mais on le croit presque. Seule une intelli­gence synthétique peut tenter de voir clair dans ce lacs, cet inextrica­ble écheveau de nos fonctionne­ments humains, en respectant scru­puleusement les différents plans d'observation, les hiérarchies fonc­tionnelles, bref en sachant reconnaî­tre à quelle place exacte se situe chaque pièce du puzzle psychophy­siologique.


En revanche, lorsque les mêmes savants s'avisèrent cette fois de reti­rer au chat les deux glandes surrénales, ils s'aperçurent que la tension artérielle ne variait pas sur le mo­ment. Mais peu à peu ils constatè­rent en quelques semaines que celle-ci se mettait à baisser progressivement et définitivement. Cette expé­rience démontre l'indépendance du système hormonal mais tous les tra­vaux sur le sujet et sur les glandes en général s'efforcent de démontrer la nécessité d'une régulation du sys­tème nerveux qui n'est que secon­daire et économique.


Un autre exemple célèbre : le physiologiste américain CANNON au début de ce siècle, voulut dé­montrer l'importance des glandes surrénales dans les réactions de combativité de l'animal. II mit un chat en présence d'un chien aboyant furieusement. Le taux d'adrénaline était en effet très élevé dans le sang du chat, mais il voulut montrer que c'était le système nerveux sympathi­que qui alertait les surrénales en les excitant. Il procéda alors à l'abla­tion des chaînes sympathiques se rendant aux surrénales. Stupeur ! Le chat devant le chien réagissait comme auparavant quoique avec plus de lenteur. II recommença plu­sieurs fois l'expérience croyant à une erreur opératoire et chaque fois avec le même résultat. Depuis au­cune explication n'a été fournie à ce problème, pour incroyable que ce soit. Le docteur Gautier en a fourni depuis longtemps une explication simple : c'est la thyroïde qui alerte la surrénale par voie sanguine, ce qui explique la plus grande lenteur de réaction du chat. Il suffisait de retirer au chat sa thyroïde pour que ne se produise plus aucune réunion du chat devant le chien. En effet, un chien à qui on a ôté sa thyroïde se laisse écraser par un fiacre roulant au pas. Mais on dénie toujours à la thyroïde son rôle essentiel dans l'adaptation générale. Cet exemple montre combien un dogme scientifi­que a la peau dure.


Les recherches actuelles sur le « stress » qui se sont développées sur la base des travaux du Canadien SELYE et qui mettent très en avant les glandes surrénales par rapport au système nerveux ne peuvent être fé­condes si l'on ne tient pas compte du rôle primordial de la thyroïde dans le stress. Dans un article im­portant d'un grand magazine de vul­garisation scientifique (1) concernant le stress, il n'est pas question une seule fois de la glande thyroïde! Son rôle ne semble donc même pas soupçonné.

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Ce qu'apporte les surrénales

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La glande surrénale est indispen­sable à notre activité musculaire. Elle nous donne le tonus, la force, la puissance et les tendances à la réaction, à la combativité. Physi­quement, le sujet en reçoit une tête carrée, des épaules larges, un bassin fort, une musculature courte et vo­lumineuse. Elle apporte des qualités de sens pratique et d'objectivité, des conceptions terre à terre à tendances matérialistes. L'imagination est fai­ble, le sens psychologique déficient et la sensibilité atténuée. Le tempérament surrénalien est guerrier et dominateur. Le sens moral est peu développé et la croyance divine ine­xistante mais il y a chez ce type une confiance absolue dans la force. Le sens artistique est fort peu accusé sauf au point de vue musical. La surrénale a en effet une action cer­taine sur le développement de l'oreille. Les extraits surrénaliens pris à haute dose produisent des sensations auditives parfois obsé­dantes où le sujet ressasse tous les airs de musique qu'il a récemment entendus.

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L'enfant et l'adulte surrénaliens

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La surrénale est particulièrement active dans les premiers temps de la vie de l'enfant. Celui-ci dort beau­coup et profondément. C'est que la thyroïde, glande du sommeil, se trouve relativement en hypofonction par rapport à une glande surrénale prédominante. Le bébé va vite apprendre à distinguer les sons et à comprendre ce qu'on lui dit. Il com­mencera par retenir les objectivités : c'est une particularité de la surrénale. Il agitera les bras et les jambes et présentera cette tonicité muscu­laire extraordinaire qui lui permet de tenir un bras tendu sans fatigue pendant 3/4 d'heure. Le système nerveux est encore inopérant à ce stade de la vie. Opérant, il ne le sera que vers le dixième mois. Il commence par s'exercer à se tenir debout et ce n'est que lorsque ses centres automatiques commencent à être définitivement constitués et ap­tes à des enregistrements de mouve­ments qu'il peut faire ses premiers pas. Durant cette période, l'enfant présente assez souvent des colères violentes pour des causes peu dis­cernables, ce qui indique bien qu'il est surrénalien.


Chez l'homme adulte, la surré­nale donne la brusquerie et la ru­desse des manières. Également une très grande activité. Le surrénalien est rustre et ne craint que plus fort que lui mais ni Dieu ni diable. Son intelligence est lourde. Il est peu bienveillant pour ses semblables. Son sentiment le plus puissant est l'instinct grégaire et il est la proie facile de toutes les hâbleries et des appels à la force. Il est querelleur, fourbe, rusé, cherchant à se venger (Gautier).

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Le surrénalien dans le passé

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Les Assyriens appartiennent au type surrénalien : leur forte tète car­rée, leur mâchoire puissante, leur cou développé et court, leur largeur d'épaule, leur musculature volumi­neuse, leur forte pilosité. Ils héritèrent d'une véritable civilisation Su­mérienne par l'entremise des Chaldéens, mais ils ne surent nullement la perfectionner ni au point de vue intellectuel ni au point de vue mo­ral. Non seulement aucun progrès scientifique n'y fut apporté, aucune réalisation intellectuelle mais même fort peu d'artistiques. Ils furent comme spécialisés dans les indus­tries de guerre, l'armement et les conceptions militaires ainsi que dans toutes les méthodes de contrainte et d'asservissement (Gau­tier).


Une pareille description des sur­rénaliens n'est pas très encoura­geante pour les types surrénaliens. Mais il faut savoir que la surrénale, pour dominante qu elle soit chez certains sujets ou certains peuples doit se trouver en équilibre avec les autres endocrines pour apporter aussi des qualités qui compensent les défauts. En réalité, nous som­mes surtout des mélanges intellec­tuels, psychologiques et moraux des différentes caractéristiques que nous confère chaque glande.

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Jean du CHAZAUD. La vie claire Décembre 1986

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