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Hypnose, Magnétisme et Voyance

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Certaines possibilités humaines ne sont pas vraiment l'objet de recherches scientifiques officielles. On ne sait quelle méthode employer pour étudier ces sujets tabous qui laissent impuissants les savants. Pourtant il n'est pas impos­sible d'expliquer ce qui se passe dans les cas d'hypnose, de magnétisme ou de voyance.


Dans des articles précédents nous avons parlé du sommeil dans la recherche actuelle, puis de la façon de vaincre l'insomnie sans l'aide de drogues. Nous y avions conclu que le sommeil était un besoin très spécifiquement endo­crinien. Cette fois-ci nous parle­rons des autres modalités du som­meil. Seuls, les mécanismes glan­dulaires peuvent faire compren­dre sans difficulté les points que la science considère toujours com­me des hypothèses physiologi­ques sinon comme des énigmes.
Trop de fonctionnements hu­mains restent encore presque totalement inconnus. Seulement quelques pâles hypothèses expli­catives essayent de percer le mur épais qui cache la véritable natu­re du sommeil hypnotique, de la voyance, etc. Évidemment la liste est longue de ce qu'on ne connaît pas bien : cancer, allergie, immu­nologie, origine des troubles mentaux...

Il ne s'agit pas d'énoncer tout ce que la médecine ne domine pas encore. Simplement, nous po­sons une interrogation grave : est-il possible en l'état actuel des moyens scientifiques et techni­ques qui sont prodigieux en nombre de domaines, d'être si en retard dans la connaissance d'une fonction comme le sommeil par exemple.
Nous parlions de moyens scien­tifiques très importants ; s'agirait-il alors d'un manque de moyens intellectuel? à propos de l'homme dont la difficulté pour le com­prendre attend toujours son Gali­lée ou son Newton ? Est-ce une question de méthode ? Le pro­blème de l'erreur de méthode à propos de l'investigation de la connaissance des phénomènes hu­mains est, à notre avis, l'une des réponses possibles à ce retard scientifique, évident malgré l'ap­parence du progrès que présente la médecine moderne.
En effet, louer les progrès de la médecine est devenu un lieu commun. Ne soyons pas toutefois des ingrats. Tout en sachant re­connaître l'efficacité réelle d'une certaine médecine, constatons l'impuissance radicale de la mé­decine officielle pour les maladîes dites chroniques c'est-à-dire celles qui durent, qui ne guéris­sent jamais, qui recommencent après légère rémission : les mala­dies qu'on appelle psychosomati­ques, les allergies, les colites, les ulcères, les rhumatismes, etc.
L'erreur de méthode, disions-nous, car on n'aurait jamais dû employer, pour étudier l'homme, les mêmes principes que pour la physique ou la mécanique des fluides, cette erreur a été dénon­cée par A. Carrel, Auguste Lu­mière. Leconte du Noüy, Gau­tier. Il n'est pas possible de comprendre un phénomène si l'on ne respecte pas son échelle d'ob­servation. C'est-à-dire qu'il n'est pas convenable de prendre un microscope pour étudier l'harmo­nie d'un visage ni de prendre un télescope pour étudier la façon dont une hirondelle fait son nid.
Une simple observation oculai­re suffit en elle-même pour com­prendre. L'infiniment petit de l'ordre moléculaire ressortit à la chimie mais ne peut pas expli­quer le comportement animal ; de même la physique des parti­cules n'explique pas forcément l'oxydation d'un minerai de fer. On ne peut enfin comprendre comment vibre un tympan par la seule considération des cellules qui le composent. Il faut donc garder les échelles d'observation pour que cette observation ou ces études gardent tous leurs fruits. Erreur de méthode encore, pour avoir cru que l'être humain pou­vait être connu par la seule pré­cision, la rigueur mathématique, l'analyse à outrance, l'esprit de spécialisation, l'immixtion des chiffres en tout et pour tout. Toutes ces raisons expliquent peut-être pourquoi de nombreux phénomènes humains restent en­core inexpliqués.

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Tout est question d'équilibre.

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Nombre d'auteurs qui ont vou­lu expliquer le sommeil par des processus nerveux ont écrit qu'il est le cauchemar de la physiolo­gie. En effet, comment peut-on comprendre que le système ner­veux puisse entretenir toute une vie végétative pendant 8 heures de sommeil en moyenne et ensui­te, changer en quelque sorte son fusil d'épaule pour assumer la charge de toute la vie de relation en même temps que la vie végétative qui persiste évidemment pendant la vie de veille ? Cette scission en deux possibilités est tellement difficile à concevoir physiologiquement qu'aucune hypothèse n'a pu jus­qu'ici en rendre compte de façon satisfaisante. Nous passerons sur toutes les théories, celles dites activatrices et désactivatrices. La théorie nerveuse du sommeil est fausse.
De plus il y a des influences si contradictoires sur le sommeil que nul n'a pu les expliquer nerveusement. Nous savons tous qu'un peu de fraîcheur, après une journée chaude, convie au som­meil, qu'un froid vif pendant la nuit nous réveille ; que le froid intense et prolongé nous incite d'abord à nous ébattre pour nous réchauffer, s'il persiste beaucoup trop longtemps le sommeil de­vient irrésistible et aboutit à la mort lente.

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Le sommeil, mise en repos de toutes les glandes.

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D'abord rappelons l'importan­ce des quatre glandes principa­les : surrénale, thyroïde, hypo­physe et génitale. Nous savons qu'un très mauvais fonctionne­ment ou bien l'absence de l'une d'entre elles, la thyroïde, prive le sujet de toutes possibilités de vie de relation. On peut donc être certain que nos glandes sont la cause véritable de notre vie de relation. Puisque cette vie active de veille fait totalement défaut pendant le sommeil, on peut affir­mer que celui-ci est dû à des insuffisances glandulaires relati­ves et particulières. Quelles sont-elles ?

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  • La génitale interstitielle, qui permet la puissance volontaire et la stabilité émotive en vie de veille n'a rien à faire durant le sommeil : elle est au repos absolu.

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  • L'hypophyse, pendant ce temps, est assez paresseuse puisqu'elle ne doit plus assurer que certains métabolismes de nutrition, de division ou de régénération cellu­laire.

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  • La surrénale doit agir encore un peu au point de vue cellulaire pour éliminer des organes l'oxy­gène qui s'y trouve encore en excès.

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  • La thyroïde doit oxyder les éléments hydrogénés et achever la destruction complète des pro­duits du catabolisme (déchets) pour les réduire à des éléments biochimiques susceptibles d'être éliminés par les reins.

 

Ainsi le sommeil sert-il à re­mettre notre organisme en bon état métabolique et fonctionnel tout en permettant la régénération des vésicules glandulaires qui serviront à assurer notre vie de relation à notre réveil. Pendant cette hypofonction glandulaire. la vie végétative du cœur, du poumon, de l'intestin, du rein est entretenue par le système ner­veux : 3ème ventricule et sympathi­que, le parasympathique étant fonctionnellement dominant.
Si toutes nos glandes sont en insuffisance pendant le sommeil, l'une d'entre elles donne le signal de l'endormissement : la thyroï­de. En revanche, la génitale interstitielle possède le pouvoir de lutter contre son envahisse­ment. Pour des raisons express (veille d'une sentinelle ou auprès d'un malade, surveillance d'un foyer, nécessité de terminer une tâche), cette glande dont la sé­crétion est plus persistante dans le sang que celle de la thyroïde peut agir sur cette dernière et tirer le sujet de sa torpeur com­mençante ; ainsi est possible la résistance au sommeil. L'enfant ayant une génitale interstitielle encore mal développée est inca­pable de résister au sommeil.

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Le somnambulisme.

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Examiner ces particularités glandulaires va nous servir à expliquer les autres modalités du sommeil : somnambulisme, hyp­nose, sommeil magnétique. Tout d'abord le somnambulisme. Tout le monde sait en quoi il consiste. Un sujet se réveille, se lève, prend ses vêtements, s'habille et se livre à quelque occupation coutumière. S'il est cultivateur il va donner à manger aux bestiaux, si c'est une femme elle allume le feu, fait la vaisselle, repasse le linge, etc. Parfois c'est un enfant qui se promène sur les toits au grand émoi de ses parents et des voisins, ou bien un philologue ou un poète qui termine sa pièce de vers, le chapitre d'un roman ou une traduction...
Le somnambulisme est un état de sommeil profond pendant le­quel un individu peut exécuter la plupart des activités du temps de veille qui demande une impor­tante oxydation cellulaire et thy­roïdienne.
Au moment du somnambulis­me, l'hypofonction sécrétoire de la thyroïde s'accentue fortement. Un tel état ne saurait se prolon­ger sans risque grave. La mort subite de certains nourrissons dans le berceau, dite «mort du nourrisson» et qui reste inexpli­quée est un arrêt thyroïdien. Pour parer à cette hypofonction très importante (elle survient en phase du plus profond sommeil) la partie nerveuse de la thyroïde déclenche, par l'intermédiaire des centres nerveux automatiques, des mouvements, de l'agitation, des paroles indistinctes qui sont destinées à susciter une augmen­tation du fonctionnement thy­roïdien. Cet état est fréquent chez beaucoup d'enfants. C'est la forme fruste, rudimentaire du somnambulisme.
Les états de somnambulisme vrai avec état second qui simu­lent à s'y méprendre la vie de veille procèdent d'un même fonc­tionnement provoqué par une préoccupation peu consciente dont la personnalité garde peu de sou­venance. Mais la nuit venue, la partie nerveuse de la thyroïde se réveille en quelque sorte grâce à l'hypofonction de sa partie sé­crétoire et déclenche dans les centres automatiques des activités en correspondance avec la préoccu­pation presque inconsciente sur­venue lors du temps de veille.
Il faut ajouter, comme le dit Jean Gautier, que ces activités correspondent à des enregistre­ments effectués plus spécifique­ment par la thyroïde dans l'encé­phale : toutes les possibilités lin­guistiques et littéraires, images intellectuelles diverses. Mais l'effort d'abstraction intellectuel­le comme l'impliquent les possi­bilités mathématiques, scientifi­ques, médicales ou mêmes philo­sophiques ne se rencontre pas dans le somnambulisme car il dé­pend de fonctionnements diffé­rents qui ne proviennent pas tant de la thyroïde que des autres glandes.

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Le sommeil hypnotique.

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Le sommeil hypnotique est fonctionnellement identique au somnambulisme. Seule différen­ce : cet état est provoqué par un endormeur qui a obtenu le con­sentement du sujet. Cet état de chose se traduit ainsi : la génitale interstitielle de l'hypnotisé tend à se placer d'elle-même en hypo­fonction. Ainsi l'endormeur ne se trouve plus en présence que de la thyroïde du sujet à endormir qui devient très facilement influençable par quelque injonc­tion de l'hypnotiseur. En ce cas les injonctions remplacent la pré­occupation des somnambuliques. Nous savons, en raison de certai­nes expériences, que la vie intel­lectuelle est complètement arrêtée pendant le sommeil hypnoti­que.
Ainsi ce sommeil hypnotique a-t-il un grave inconvénient, celui de raréfier l'action de la sécré­tion thyroïdienne sur l'encépha­le ce qui fait perdre au sujet, insensiblement, une bonne part de ses possibilités intellectuelles, telles que la mémoire, la rapidité de pensée et d'élocution. Ceci oblige à recourir à l'endormeur et à l'hypnose pour que la sugges­tion lui redonne un peu de ses possibilités psychiques passées. Le sommeil hypnotique est donc à rejeter, ce qui explique qu'il a été presque totalement délaissé par les psychiatres. Toutefois, il revient à l'honneur depuis quel­ques années dans d'autres domai­nes comme celui de l'anesthésie.

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Sommeil magnétique et voyance.

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Le sommeil magnétique res­semble au précédent avec une dif­férence essentielle. Dans l'hypno­tisme c'est la partie nerveuse de la thyroïde qui réveille les auto­matismes des centres nerveux afin d'obéir aux injonctions de l'endormeur ; dans le sommeil ma­gnétique, l'interstitielle rendue aussi déficiente, la thyroïde ne l'est cependant que d'une maniè­re partielle au point de vue sé­crétoire. Ainsi, en raison des ordres de l'endormeur, c'est quand même la thyroïde sécrétoi­re qui agit sur les centres ner­veux automatiques si bien que le sujet peut en retirer un accrois­sement de son intelligence. Dans ce cas, la thyroïde ne se trouve plus freinée par l'interstitielle, dont il ne faut pas oublier le rôle modérateur et stabilisateur ; la thyroïde se trouve alors d'autant plus stimulée par l'action de l'endormeur que l'interstitielle est en sommeil. Le sommeil magnétique est donc généralement bénéfique et peut être utilisé sans inconvé­nient.
La détermination physiologique du sommeil magnétique pré­sente un grand intérêt pour ceux qui s'occupent de phénomènes métapsychiques. Elle peut expli­quer certains phénomènes de voyance.
Dans l'antiquité on soumettait les voyantes aux vapeurs de cer­taines fumées. De nos jours cer­taines personnes s'endorment en regardant un point brillant pour obtenir un état second apparenté au somnambulisme. En deçà des phénomènes paranormaux, dont l'explication reste à trouver, l'état physiologique de la voyance consiste essentiellement dans la mise en hypofonction de l'in­terstitielle pendant que la thy­roïde reste fortement active au point de vue sécrétoire. L'absence de l'interstitielle centuple le pou­voir de la thyroïde, la sensibilité devient exagérée, s'extériorise, le pouvoir imaginatif est aussi gran­dement augmenté ainsi que les émotions et les idées.
La voyance est donc un état qui se rapproche du somnambulisme à la différence que dans la voyan­ce ce n'est pas la partie nerveuse thyroïdienne qui agit mais la par­tie sécrétoire de la glande. Ceci fait que, dans le somnambulisme, le sujet ne se souvient d'aucun des actes accomplis tandis que dans la voyance le sujet se sou­vient parfaitement de tout ce qu'il a dit puisque sa sécrétion thyroïdienne a été capable d'en­registrer les idéations dans les centres nerveux.

 

Jean du CHAZAUD. La vie claire Décembre 1980

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