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Le rôle des glandes dans l'acquisition du langage

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L'Endocrino-psychologie du doc­teur Gautier étudie te rôle des glan­des jusque dans nos activités psy­chologiques et intellectuelles. La glande génitale joue un rôle certain dans l'intelligence et particulière­ment dans l'acquisition du langage.

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La thyroïde est nécessaire au fonc­tionnement de chaque cellule et de chaque organe. Bien avant le sys­tème nerveux, elle fonctionne dans le fœtus dès le troisième mois de la vie intrautérine, mais sa première ébauche se dessine dès le douzième jour de l'embryon. Elle est très vite nécessaire car elle oxyde toutes les cellules et les tissus. Elle aide ces derniers à capter l'oxygène des glo­bules rouges afin de les oxyder. L'hormone de cette glande préside donc à tous les phénomènes de combustion. La thyroïde est la glande de la vie. Lorsqu'elle ne fonctionne presque plus, c'est le coma ; lorsqu'elle est en hypofonction profonde, c'est le sommeil : lorsqu'elle est en revanche beau­coup trop active, c'est l'excitation permanente.

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Rôle de la thyroïde

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Présidant à tous les fonctionne­ments, elle active les organes des sens et est à l'origine de l'enregis­trement du langage. Celui-ci s'ac­quiert par mimétisme, par auditions répétées d'un mot. L'enfant com­mence par bredouiller, affine son effort par répétitions. Il finit par prononcer correctement vers 2 ans et demi, le mot que prononce l'en­fant est donc bien le résultat d'un travail physiologique important où préside en maîtresse la glande thy­roïde. En effet, il faut une bonne audition pour capter les sons que prononce la maman qui parle à son bébé. L'ouïe doit être en bon état et les anomalies éventuelles sont déce­lées très tôt par test en maternité. Si la thyroïde de l'enfant n'est pas suf­fisante ou présente une anomalie fonctionnelle, l'ouïe et les organes des sens vont mal fonctionner mais surtout l'enregistrement des sons ne va pas s'opérer de manière nette et rapide. La thyroïde est absolument nécessaire au fonctionnement des sens et des cellules nerveuses. C'est elle qui permet l'enregistrement cé­rébral et la mémoire. Sans thyroïde, pas d'enregistrement. L'acquisition du langage va être laborieux, émaillé de lenteurs et d'accrocs. L'enfant ne constituera son langage que très difficilement et ne parlera que très tard.

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Pas seulement la thyroïde...

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Cependant tout n'est pas si sim­ple et la thyroïde n'est pas seule à assurer la bonne acquisition du lan­gage. Elle est nécessaire et non suffisante. Il est en effet assez surprenant de voir des enfants possédant une bonne vitalité et un état émo­tionnel normal présenter un retard de langage. Chez les hyperthyroïdiens accusés la formation de la parole peut être presque inexistante. Chez eux. la constitution du langage peut n'être pas plus brillante que chez les hypothyroïdiens. Cela nous montre la nécessité d'un bon équilibre glandulaire dans toute efficience de la personnalité. Une thyroïde peut être très active mais non fonctionnellement efficace. Tout fonc­tionnement qui dépasse son objet équivaut à une insuffisance de fonc­tionnement. Si une glande fonctionne trop, elle crée un déséquili­bre par rapport à l'ensemble glandulaire. Nous allons voir quelle est la glande qui permet la réalisation de ce bon équilibre glandulaire en même temps qu'une parfaite homogénéité des mots et du langage. Il faut tout d'abord essayer de définir ce qu'est un mot puis analyser ce qui se passe physiologiquement dans la formation harmonieuse d'un mot.

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Qu'est-ce que prononcer un mot ?

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Les mots que nous prononçons si aisément sont en réalité quelque chose de très complexe au point de vue psychophysiologique. Ils sont le résultat d'une synthèse où apparais­sent à la fois des hormones et des vibrations nerveuses. Chaque mot se compose d'une image visuelle, auditive en même temps que de mouvements musculaires, laryngés, phonétiques, des gestes, une mimi­que appropriée correspondant à l'idée que nous avons du mot. En même temps, la personnalité subit un état émotionnel, c'est-à-dire une accélération ou un ralentissement de tous les organes végétatifs en rap­port avec les glandes. Quand nous pensons un mot et le disons c'est, dit A. Carrel, avec tout notre orga­nisme à la fois.


Le mot appelé aussi image ver­bale car il est bien une image de la réalité mais une image parlée, est donc constitué de sensations, de mouvements musculaires, d'une émotivité et d'une idée : c'est-à-dire qu'un mot dépend du sensitif (organe des sens), du somatique (le corps), du physiologique (le fonctionnel) et du cérébral (l'intellectuel). Ce qui nous fait apprécier l'exacte valeur d'un mot et nous en fait juger l'importance est l'affectivité. C'est l'affectivité qui procure au mot toute son homogénéité, c'est-à-dire une correspondance par­faite entre tous les phénomènes sen­soriels, cénesthésiques (ensemble de nos sensations internes), idéatifs. moteurs, fonctionnels qui consti­tuent le mot. Ce rapport doit être aussi exact que possible et ne peut s'établir que par l'application d'une composition hormonale parfaite­ment définie en qualité et en quan­tité sur les différentes parties concernées par l'obtention d'une image verbale. Il est en effet néce­saire, pour parvenir à une unité en­tre les différents plans, qu'il y ait un liant, un point commun, une sorte de régulateur qui assure une homogénéité parfaite.


Ce liant est la sécrétion de la glande génitale interstitielle qui agit comme un fixateur, un mordant.

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Rôle de la génitale

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La sécrétion génitale se présente ici comme un nécessaire catalyseur, un agent qui dirige l'application des autres sécrétions spécifiques (thy­roïde, hypophyse, surrénales) sur les différentes parties. En se combinant aux vibrations nerveuses, la sécrétion génitale permet aux éléments nerveux et aux organes participant à une action d'être réceptifs jusque dans la moindre cellule à l'application parfaite de l'hormone ou des hormones différentes qui doivent intervenir. Pour cela, la génitale a été rendue active dès la première puberté qui se situe au 8e jour de la naissance.


Ce qui est valable pour l'image verbale (mot) l'est également pour d'autres processus vitaux comme les activités en général qui ne sont autre que des - images motrices -. Lors­qu'on y regarde de près et que l'on compare les deux processus : image verbale et image motrice, on se rend compte qu'il n'existe qu'une différence d'intensité dans l'exécution musculaire et la prononciation d'un mot. Même quand l'image verbale n'est qu'un phénomène de réflexion, toute la personnalité se trouve intéressée et nos masses musculaires y participent d'une manière fonctionnelle et scientifiquement mesurable.

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Diverses fonctions pour des fonctionnements identiques

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II n'existe de différence entre une activité musculaire et la prononciation d'un mot que dans notre façon de voir, dans l'idée sentimentale que nous avons d'un tel phénomène. Pour l'organisme, ces deux processus sont entièrement identiques, seule variant l'intensité fonctionnelle des organes qui y participent. C'est pourquoi le rapport constant qui doit exister entre tous les éléments d'une activité quelconque est d'une très grande importance. C'est ce rapport constant qui établit et réalise à tous les niveaux l'unité de la personne : sans quoi le sujet deviendrait un être séparé, éclaté, schizoïde car il ne pourrait jamais unifier ses différentes potentialités et ce qu'il commanderait au corps serait en contradiction avec ce que déciderait l'esprit et ce que dé­ciderait l'esprit ne parviendrait ja­mais à être suivi d'effets dans le corps.


A tous les éléments d'une acti­vité, les hormones apportent des possibilités fonctionnelles particu­lières, les nerfs stimulent les éléments organiques devant participer à l'activité, l'hormone génitale établit un rapport d'homogénéité et une combinaison heureuse entre les vibrations nerveuses et les diverses interventions hormonales.

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Franchise et mensonge

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L'état d'homogénéité parfaite dans la vie de relation, dans un tra­vail ou dans l'image verbale est l'état de franchise et de vérité. Quand la génitale interstitielle n'intervient pas dans son effet de régu­lation, il peut s'établir « l'état de mensonge », c'est-à-dire la non-concordance du mot, de l'activité avec l'état émotionnel et affectif du sujet. Cet état qui a paru fort éton­nant, certains sujets pouvant mentir contre leur intérêt, se retrouve par­fois chez l'enfant et toujours dans les névroses. Le mensonge persistant, comme l'explique le docteur Gautier, a pour origine une activité génitale interstitielle des plus faibles ou qui peut-être détournée de son objet. C'est toujours une menace pour la santé mentale et morale d'un sujet.

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Rôle de la première puberté

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C'est la première puberté qui tend à mettre l'ensemble physiologique dans un état d'équilibre ; cela per­met au bébé de mieux résister aux influences du milieu extérieur. Cette puberté fait intervenir la génitale in­terstitielle dans toutes les acquisi­tions du système nerveux pour que les enregistrements s'effectuent nor­malement, avec des éléments bien homogènes et un état émotionnel adéquat qui doivent permettre à la personnalité d'atteindre à des possi­bilités automatiques physiques et in­tellectuelles sur lesquelles pourra s'appuyer plus tard l'évolution individuelle la plus harmonieuse (Gau­tier).

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Plusieurs pubertés : un même fonctionnement

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Nous verrons dans un prochain article la continuité parfaite qui existe entre une bonne acquisition des images verbales et la manifesta­tion de la volonté et de l'attention, un peu plus tard, lors de la deu­xième puberté. Nous avons vu le rôle joué par la génitale dans la di­rection des opérations lors de l'ac­quisition des images verbales. Ce rôle est de régulation, d'efficacité, d'homogénéité, de synthèse physio­logique. Cela se passe au début de l'enfance d'une manière incons­ciente, sans participation volontaire de l'enfant. A la deuxième puberté, cette même génitale va se manifes­ter d'une manière tout à fait analo­gue mais consciemment cette fois-ci.

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La volonté

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Le jeune adolescent ayant acquis une certaine autonomie et liberté va pouvoir découvrir une autre possibi­lité très enviable : la Volonté. Celle-ci représente aussi un processus de régulation et d'efficacité physiologi­que mais également psychologique.


Le jeune adolescent va pouvoir diri­ger les opérations d'une manière consciente et volontaire. Mais c'est toujours la même sécrétion génitale qui vient régler, agencer, homogé­néiser les différentes parties de la personnalité. Et là encore, si cette volonté ne se développe pas, notamment par la trop grande emprise d'une sexualité précoce, nous pou­vons voir des personnalités se désharmoniser, se dissoudre, rater leur évolution vers une toujours plus grande efficacité de la glande géni­tale interstitielle, notre glande de la volonté.


La seconde puberté, qui se situe vers 12 ans, est la deuxième grande étape de l'évolution de la jeune per­sonnalité ; ces étapes ont toujours pour but un accroissement de la vi­gueur fonctionnelle de la glande in­terstitielle dont le rôle sexuel est re­lativement peu actif, la finalité pre­mière de la sexualité n'étant que la reproduction de la race humaine

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Jean du CHAZAUD. La vie claire Décembre 1986

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