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Les races existent-elles ?

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L'idée de race est très ancienne. Peu à peu on avait fini par en­tériner ou confirmer cette notion soigneusement entretenue et ap­puyée par le sens commun, les ap­parences ou même les traditions. Ainsi les artistes Egyptiens qui dé­corèrent les tombes royales de Thèbes à la 18e dynastie distinguaient : les Egyptiens qu'ils peignaient en rouge, les Asiatiques (Sémites) qu'ils peignaient en jaune, les Méridio­naux (noirs) et les Occidentaux (blancs).


Deniker n'a-t-il pas distingué jus­qu'à 29 races différentes et une di­zaine de sous-races ?


Mais ce problème de la race est autrement complexe que le laissent supposer la diversité morphologique ou la couleur de la peau. Les anthropologues ont peu à peu acquis la certitude que la discrimination raciale ne peut être fondée scienti­fiquement, biologiquement. Il y a quelques années d'éminents savants rassemblés sous l'égide de l'Unesco concluaient définitivement « qu'il ne pouvait y avoir de justification bio­logique aux discriminations socia­les ». Et finalement la notion de race reposerait sur un « mythe so­cial ».


Il est cependant un peu simple de dire que la race provient de cri­tères sociaux alors que les hommes ont de tout temps remarqué entre eux tant de diversité extérieure. Si les savants de l'Unesco ont radica­lement éliminé une existence scien­tifique de la race, ils ne pouvaient expliquer pourquoi il existait ces différences dites « raciales ».


En réalité la « race » ne provient que d'un phénomène d'adaptation. Il ne s'agit donc pas de race. Pour le docteur Gautier, il est absolu­ment évident que nos fonctionne­ments physiologiques glandulaires sont seuls responsables des diversi­tés morphologiques et de couleur de peau. Le corps s'adapte pour vivre sous tous les climats. Les phénomènes héréditaires sont par­faitement incapables de maintenir longtemps des particularités physi­ques à l'encontre des forces climatériques. C'est la nourriture, le gen­re de vie et le climat qui imposent à l'organisme de s'adapter correc­tement pour maintenir intactes les constantes vitales et les caractéris­tiques fonctionnelles de l'espèce hu­maine : température, rythme car­diaque et respiratoire, métabolique, etc. Plusieurs faits le prouvent : on peut modifier des chiens par des extraits glandulaires : levrettes, bas­set, dogue de Bordeaux, danois. On peut modifier la croissance de l'en­fant par l'opothérapie : taille, mor­phologie, phanères, aptitudes intel­lectuelles et physiques.


Nous retrouvons des preuves cer­taines des fonctionnements glandu­laires dans les particularités « racia­les ». La taille varie selon la glande prédominante. Les hypophysaires sont les plus grands (1,80 m), en­suite les thyroïdiens (1,75 m), les surrénaliens (1,70 m), les génitaux (1,65 m). A chaque glande corres­pond des formes de tête : allongée et massive chez les hypophysaires ; très allongée chez les thyroïdiens ; courte et massive chez les surré­naliens ; moyenne et arrondie chez les génitaux. L'extrait thyroïdien blanchit les plumes des poules, particularité héréditaire (Sainton et Simonnet). La sécrétion mélanodermique de l'hypophyse injectée à une grenouille la colore en noir en 24 heures. Nous connaissons tous la mèche et les cheveux blancs des hyperthyroïdiens. On a remarqué qu'un grand effort prolongé brunis­sait la peau par hypersurrénalisme. L'hypophyse peut donc amener une couleur noire de la peau, la surré­nale un brun bleuâtre, la génitale un brun-rougeâtre.


Le régime glandulaire influence aussi la forme du visage, la lon­gueur des membres, la morpholo­gie musculaire, celle des mains et des pieds, des dents, la constitu­tion des poils, la forme des yeux, leur grandeur, leur brillance résul­tent de nos fonctionnements glan­dulaires. Ces constatations font pen­ser que la « race » est la consé­quence des fonctionnements corres­pondant à une adaptation aux con­ditions d'existence.


Ces interprétations ont permis à Jean Gautier d'identifier des peu­plades comme les Pygmées qui ont tant intrigué les anthropologues. Ce sont des hypoglandulaires qui s'ap­parentent aux myxœdémateux dont ils présentent presque toutes les particularités : taille, longueur du buste, tête massive, et sans expres­sion, yeux petits à demi fermés, ombilic ressorti... En revanche, les Boshimans sont des hypophysaires très nets.


Dès 1919, Keith pensait que les Mongols étaient des hypothyroïdiens. Des recherches ont montré que le poids moyen de la thyroïde chez les Japonais serait de 13,8 g contre 39,4 chez les Européens. L'histologie montre que la thyroïde du Mongol adulte présentait l'as­pect d'une thyroïde d'embryon eu­ropéen et était remarquable par ses caractères primitifs. Un chercheur Américain, Bénédict, montra chez des Chinoises un métabolisme infé­rieur de 9 % à celui des Américai­nes, résultat qui aurait été retrouvé chez d'autres auteurs. M. Fontaine conclut que ces recherches conver­geaient en faveur d'une hypothyroïdie des jaunes asiatiques.


« Beaucoup, écrit Gautier, pensent que les Chinois sont jaunes à cause de leur origine raciale. Le docteur Legendre qui a parcouru la Chine dans tous les sens a écrit : « Dans les villages, dans les plus grandes profondeurs de la Chine, j'ai vu des blancs très purs, des négritos très nets, et, entre eux tous les métis que l'on peut supposer ».


La coloration jaune (1) des asia­tiques est due à un manque d'oxy­dation qui ne parvient pas à dé­truire les 5 milliards de globules rouges qui meurent chaque jour ; il en résulte une certaine quantité de composés organiques ferriques non réduits d'où la coloration jau­ne plus ou moins marquée. Celle-ci, est due au genre d'alimentation comportant beaucoup de produits fermentés ou conservés comme la viande de chien, de porc et le pois­son tandis que la manipulation continuelle d'excréments humains les prédisposent aux infections hé­patiques qui sont chez nous cause de jaunisse.


Les hommes qui vivent dans les pays froids ont un métabolisme basal supérieur aux autres hommes, c'est le cas des Esquimaux. La thyroïde doit s'activer pour réchauffer le corps, donnant ainsi une forte tendance thyroïdienne (nordiques). Le sujet est grand, longiligne, les muscles longs, la tête allongée et surtout ovalaire, les mains et les pieds lancéolés, les poils sont fins et poussent rapidement, la peau est à grain fin, le derme est peu chargé de graisse.


Puisqu'on sait que la thyroxine blanchit les phanères et éclaircit la peau, il est normal de penser que les thyroïdiens et surtout les habi­tants des pays froids soient blonds, aient les yeux bleus, les cheveux longs, soyeux, généralement lisses et peu ondulés.


Quant aux noirs ils habitent les régions chaudes et leur couleur pro­vient de l'hypophyse. Pour lutter contre la chaleur, la thyroïde ra­lentit son activité. Pour suppléer à cette carence thyroïdienne qui se­rait préjudiciable (myxœdème) l'hy­pophyse s'active grandement dans les pays très chauds et très secs. Cette activité glandulaire s'accom­pagne d'une taille élevée et d'une coloration noire due à une hormone mélanodermique. Cette couleur noi­re protège des rayons ultra-violets.


Il est facile de voir que tous ces phénomènes physiologiques d'adap­tation ne peuvent justifier la no­tion de race. Il n'existe pas de « races » humaines. Il serait cepen­dant vain d'imaginer que ces diffé­rentes adaptations n'aient pas d'in­cidence particulière sur les différen­tes aptitudes physiques et intellec­tuelles. C'est une autre question.

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Jean du CHAZAUD. La vie claire Juin 1978

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(1) Dernières et nouvelles connais­sances sur l'homme (CEVIC, éd.).

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