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Les moyens de combattre l'insomnie

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Le nombre des sujets atteints d'insomnie devient alarmant. Elle est le produit de la Vie Moderne, souvent remplie de préoccupations et de surmenages divers, Le traitement de l'insomnie est difficile lorsqu'on ne sait pas même ce qu'est, exactement le sommeil. Le somnifère n'est qu'un pis aller qui a beaucoup d'inconvénients parmi lesquels l'accoutumance et l'intoxication.


La connaissance de l'origine du sommeil devrait amener sa rééducation naturelle.

L'insomnie pose une question pratique de premier plan : com­ment la vaincre ? Comment parve­nir à dormir lorsqu'on est devenu insomniaque... par surmenage, choc émotif, maladie, carence ali­mentaire ? Comment rééduquer le sommeil tout en rompant l'accou­tumance aux drogues chimiques que sont les somnifères ?
A questions diverses, solutions diverses. Mais nous allons voir que la diversité des solutions se ramène à une rééquilibration gé­nérale de l'organisme, qu'elle soit acquise par des actions psychiques ou physiologiques. Un bon som­meil est généralement le signe d'un bon équilibre physiologique tandis que l'insomnie chronique est l'indice d'un mauvais fonction­nement général de l'organisme.

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Les troubles dus à l'insomnie

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Qu'est-ce que le sommeil ? A cette question les savants avouent eux-mêmes qu'ils ne sont pas ac­tuellement en mesure de répondre scientifiquement. On a cerné pour­tant beaucoup de phénomènes comme les différentes phases de sommeil, les phases de rêves, les différents fonctionnements inter­nes au sommeil... Mais on ne connaît pas encore ce qui pousse les êtres vivants à sombrer rythmiquement pendant plusieurs heu­res dans une léthargie où se re­font nos réserves pendant laquelle s'opère la réfection de nos forces.


Des chercheurs ont tenté en la­boratoire de supprimer le som­meil. De leurs expériences ils ont conclu qu'il était essentiel de ne pas manquer de sommeil et qu'il fallait dormir aussi régulièrement que possible chaque nuit. Lors­qu'un sujet est totalement privé de sommeil, sa santé se dégrade. On observe une certaine paresse d'esprit, une sensibilité anormale à l'alcool, à des variations de tem­pérature. L'adaptation s'amenuise. D'étranges sensations survien­nent : illusions optiques, halluci­nations, psychose passagère.


L'absence de sommeil amène l'épuisement, la faiblesse générale.


L'asthénie qui en résulte s'accom­pagne d'une insécurité de la mar­che et de l'équilibre ; des verti­ges, une sorte d'ébriété rend les déplacements désagréables et in­certains. L'ouïe est diffuse et at­teinte de bourdonnements ; la vue est moins claire, troublée par­fois.


Les fonctionnements végétatifs sont perturbés ; un peu d'essouffle­ment, des palpitations cardiaques, surtout des troubles digestifs, anorexie, diarrhée ou constipa­tion. L'amaigrissement peut frap­per l'insomniaque et le prédispo­ser aux infections. Ces signes sont ceux d'un début de déséquilibre glandulaire. Ils sont beaucoup plus accusés chez les hyperthyroïdiens à forme paradoxale maintes fois décrits par le docteur Gautier.


Les émotivités s'exacerbent, les pleurs, les rires fréquents et mal contrôlés, de petites poussées d'ex­citation se manifestent sur un fond de légère dépression. L'irritabi­lité apparaît pour des causes mi­neures. L'angoisse et les anxiétés s'installent avec tout un cortège d'idées tristes, préoccupantes, pou­vant aller jusqu'aux obsessions suicidaires si le sujet est prédis­posé de nature à la mélancolie.

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Des insomnies multiples existent-elles ?

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L'insomnie est source de dan­gers réels. Elle est plus tortu­rante et plus rapidement mor­telle que la privation alimentaire ou la soif. Toutefois, l'insomnie peut, dans certains cas pathologi­ques ou comme chez les brûlés, être favorable à la défense de l'organisme en raison de l'activation de la glande thyroïde.


Les causes de l'insomnie sont multiples, cependant elles se ra­mènent toujours à une consta­tation : l'impossibilité physiolo­gique de trouver le sommeil ; cette impossibilité témoigne d'une désadaptation glandulaire. L'in­somnie peut-être d'origine digestive. Les contractions du pylore réveillent le dormeur vers deux ou trois heures du matin. Le som­meil est compromis dans les ul­cères du duodénum ou de l'esto­mac... Mais ces causes sont secon­daires car elles cèdent à la rééqui­libration glandulaire. Les mauvais fonctionnements hépatiques font passer des nuits troubles ou blan­ches aux hépatiques.


Il existe les insomnies cardia­ques où les changements de ryth­me des douleurs précordiales per­turbent le sommeil ou amènent le réveil. En réalité, les manifesta­tions cardiaques de l'insomnie sont dues à de l'hyperthyroïdie. Les symptômes courants sont alors : l'agitation, l'arythmie, l'ir­régularité de la tension, la tachy­cardie, une sensibilité précordiale, une striction laryngée, etc.


Notons aussi les insomnies res­piratoires avec toux, oppression, sécrétions bronchiques, asphyxie... Les insomnies urinaires rencon­trées chez les infectés urinaires, les rétentionnistes ou certains scléreux rénaux. Et encore les in­somnies cérébro-spinales qui pro­viennent de lésions du système nerveux central ou périphérique. Les douleurs de toutes sortes tien­nent une grande place dans les insomnies d'origine nerveuse. Mais c'est l'origine de la douleur qui est sujette à caution car celle-ci n'est possible que par la sécrétion thyroïdienne. Les hypothyroïdiens sont sensibles à la moin­dre douleur.


Mentionnons enfin les insomnies psychiques ou émotionnelles. Tou­te émotion et certains sentiments peuvent devenir des idées fixes, des préoccupations, obsessions et devenir des raisons graves d'insom­nie. Un grand chagrin, la perte d'un être cher, un choc affectif violent peuvent rendre momen­tanément insomniaque. Mais c'est aussi le cas des trop grandes joies, tels que les succès inattendus, etc. Une origine hypothalamo-hypophysaire a été attribuée aux émo­tions. Mais ce sont en réalité les hypothyroïdiens ou les thyroïdectomisés qui perdent leurs émo­tions malgré un axe hypothalamo-hypophysaire parfaitement nor­mal (1).


Toutes sortes de causes peu­vent donc amener l'insomnie. Mais pour cerner véritablement l'insomnie, il faut savoir qu'elle provient essentiellement d'une glande thyroïde hyperfonctionnelle. Celle-ci représente la cause fondamentale.

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Action indirecte sur la thyroïde

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Tout effort thérapeutique ten­dant à recouvrer le sommeil doit donc nécessairement tendre à agir sur la thyroïde. Cette action sur la thyroïde est multiforme. L'en­vironnement lui-même peut agir sur la thyroïde puisqu'il suffit à certains insomniaques d'aller à la montagne, d'autres à la mer, pour régulariser leur sommeil. Généra­lement c'est l'air de la montagne qui est le plus propice à un bon sommeil puisque l'air y est un peu moins riche en oxygène (con­dition qui agit sur la thyroïde).


Chez les dépressifs légers, il suf­fit souvent qu'ils puissent se pas­sionner pour quelque chose. Une entreprise qui les épanouit suffit souvent pour que revienne non seulement le sommeil mais aussi fasse disparaître l'état dépressif. En ce cas, ce rétablissement est dû à une sorte de remise à flot de la thyroïde. Elle retrouve son équilibre dans le concert des astres endocrines et surtout ranime la glande surrénale (dont l'hypofonction est la cause des tendances au suicide). L'intérêt pris dans une action vivement attrayante augmente en effet le métabolisme basal (2). La thyroïde (et non le cerveau) est la première avertie dans notre contact avec la réa­lité (2).


La perte du sommeil corres­pond à une désadaptation neuro­glandulaire en raison de surme­nages, de chocs émotionnels, de malnutrition ou de carences di­verses qui atteignent nos glandes directement. La thyroïde est par­ticulièrement apte à réagir immé­diatement aux éléments externes, à l'environnement. Certains sujets éprouvent à la moindre émotion, une sorte de striction, de douleur diffuse au niveau de la thyroïde.


L'amélioration du fonctionne­ment de la thyroïde pourra se réaliser par diverses actions ex­ternes. Changer d'environnement ou l'améliorer, modifier une ali­mentation défectueuse, réduire ou éliminer les toxiques qui finissent par empêcher la thyroïde de se mettre en hypofonction quand arrive le moment de se coucher. Une bonne psychothérapie peut agir sur les insomniaques légers car elle redonne confiance et contribue à l'équilibration psycho­glandulaire. L'ergothérapie contri­bue aussi à cette action. Il s'agit d'une thérapeutique par le travail manuel qui peut améliorer l'état physique et l'état psychique de su­jets en les aidant à sortir d'eux-mêmes, de leur propre ghetto.


Les exercices respiratoires ap­propriés, en contribuant à une excellente ventilation pulmonaire, réduisent les tendances insomnia­ques par action sur la thyroïde. Au moment d'une émotion, il est recommandé de respirer lentement et profondément quelques secondes. L'excitation neurovégétative diminue alors : c'est encore par action sédative sur la thyroïde (qui règle la teneur du sang en oxygène).

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Action directe sur la thyroïde

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Mais la thérapeutique du sommeil est entrée dam une ère nouvelle avec les somnifères. On a cru un moment à une panacée. Car l'efficacité est immédiate. Mal­heureusement, on ignorait au dé­but qu'on se heurterait aux lois physiologiques d'accoutumance qui commandent l'augmentation des doses. C'était alors la course à l'empoisonnement progressif et à l'accumulation des effets secon­daires indésirables.


On pense toujours que les som­nifères agissent sur le système ner­veux. En réalité le somnifère agit d'abord sur la glande thyroïde pour l'obliger à tomber en hy­pofonction relative : d'où le som­meil. Cette action est intoxicante. Mais surtout elle ne contribue pas à une rééquilibration naturelle du sommeil. Les preuves de l'action de ces produits sur la thyroïde sont surtout cliniques. En effet, on n'a guère cherché à savoir com­ment ils agissaient chimiquement sur la thyroïde, puisqu'ils agissent officiellement a priori sur le sys­tème nerveux et sur les médiateurs chimiques du système cérébral.


Cette action est logique sinon évidente lorsqu'on sait que la thy­roïde est l'organe-clef de l'homéostasie (maintenance dans l'or­ganisme des différentes constan­tes : température, pression, débit sanguin, etc.). Cette homéostasie dépend évidemment ou varie en fonction de la qualité ou de la teneur des différentes ingestions de somnifères...


Aborder une véritable thérapeu­tique interne du sommeil, consiste à essayer de régulariser la glande thyroïde et en même temps re­constituer un équilibre glandu­laire par opothérapie. C'est la thé­rapeutique que pratiquait le doc­teur Gautier avec succès. Elle était assez longue car douce et progres­sive. Les dosages devaient être revus tous les mois et demi, délai moyen après lequel l'accoutu­mance s'installait. Cette méthode a l'avantage d'être non toxique et d'être efficace à moyen terme par véritable rééducation du sommeil. Mais pour qu'une telle méthode puisse être efficace il faut absolu­ment abandonner le traitement chimique par somnifères ou cal­mants divers d'origine synthéti­que. Ils empêchent la rééducation du sommeil en rivant l'insomnia­que à ses drogues.

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Suppression des drogues

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Comment procéder pour éviter l'effet de choc dû à l'arrêt brutal d'un traitement chimique ? Au départ, le thérapeute laisse le su­jet avec ses comprimés mais l'in­cite à entreprendre une diminu­tion extrêmement lente et progres­sive. On peut procéder comme suit :


Le premier jour : prendre un comprimé moins un dixième ; res­ter ainsi 8 jours. Le 9e jour pren­dre un comprimé moins deux dixièmes et rester ainsi 9 jours. Le 19e jour prendre un comprimé moins trois dixièmes et rester ain­si 10 jours et ainsi de suite.


Ce principe s'applique en toute circonstance et les séquences jour­nalières peuvent être augmentées ou diminuées en fonction des produits et de la réaction person­nelle du malade. Si un sujet prend 2 ou 3 comprimés quelconques d'un somnifère ou d'un antidé­presseur, il convient de procéder comprimé par comprimé. Ainsi se déshabituer peut demander des mois. Cette méthode est la seule qui puisse vaincre l'accoutumance et parvenir à la désintoxication sans danger.


Évidemment, un tel processus ne se justifie que pour entrepren­dre une thérapeutique d'équili­bration glandulaire, chargée de prendre le relais de ces traite­ments de choc d'origine chimique.


Toutefois, de nombreux sujets peuvent sentir un jour les pre­miers signes d'une insomnie qui risque de s'installer. Aussitôt, s'ef­forcer de supprimer les causes d'un tel état (vie trépidante, une alimentation carencée et intoxicante par exemple). Bien souvent, le sommeil revient par l'adoption d'une alimentation saine, équili­brée. Non seulement le sommeil est retrouvé, mais de nombreuses atteintes rénales, intestinales ou stomacales se trouvent réduites avec une alimentation correcte.


Notre adaptation glandulaire et psychique, en effet, est particu­lièrement tributaire de notre mo­de alimentaire.

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Méthode du docteur Gautier

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Sachant donc que la forte acti­vité thyroïdienne est contraire au sommeil et que son insuffisance la facilite, il suffit, dans l'insomnie d'instituer une médication anti­thyroïdienne qui s'avère très ef­ficace.


« Nous avons eu à traiter, écrit le docteur Gautier, des sujets fai­sant usage de somnifères depuis des années, parfois depuis plus de dix ans et nous sommes par­venus après quelques mois à leur procurer un sommeil normal, phy­siologique, une véritable rééduca­tion de ce processus ». Il ne faut cependant pas de produits de synthèse qui rompent la loi de progression douce. Une insuffisance thyroïdienne provoquée brutalement ne redresse pas les erreurs d'adaptation physiologi­que de cette glande devenue trop active. Les extraits glandulaires animaux donnés par voie buccale, ne risquent pas de placer les glan­des en insuffisance, dit le docteur Gautier.


Résumons cette thérapeutique du docteur Jean Gautier :

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  1. N'utiliser que des extraits de glande animale.

  2. II sera formulé une équili­bration glandulaire c'est-à-dire des doses des quatre glandes princi­pale de manière à ce que leur activité chez un sujet en traite­ment soit aussi équivalente que possible.

  3. L'insomnie étant due à une hyperfonction nocturne de la thy­roïde, il faut modérer et régula­riser les activités de cette glande. Utiliser pour cela une préparation de sang de chevaux éthyroïdés (3).

  4. Donner beaucoup plus de ce produit le soir vers 18 heures que le matin à jeun.

  5. Renouveler la prescription tous les mois et demi.

  6. Utiliser des adjuvants comme l'iode, le calcium et un calmant naturel.

  7. Poursuivre longtemps la mé­dication malgré un sommeil par­faitement normal, pour rétablir l'équilibre glandulaire et interdire à la thyroïde de reprendre des activités perturbatrices et provo­catrices de l'insomnie.

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Telle est cette médication qu'ad­ministra le docteur Gautier pen­dant 25 ans.


Jean du CHAZAUD. La vie claire Avril 1980


(1) Voir Freud a menti - L'enfant, ce glandulaire (Gautier).
(2) Voir « La Vie Claire » de mars 1980.
(3) Ne se fabrique plus depuis 1969.

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